Au grand dam des voyageurs, le surbooking est devenu une réalité quasi quotidienne dans le transport aérien. Cette pratique reste bien ancrée dans les stratégies des compagnies aériennes. Mais que faire lorsque vous êtes victime d’une surréservation ? Quels sont vos droits et les moyens juridiques existants pour obtenir une juste compensation ? Décryptage complet des mécanismes d’indemnisation.
Une pratique courante et autorisée dans le transport aérien
Avant de parler compensation, intéressons-nous un peu à ce que recouvre le concept de surbooking et pourquoi les compagnies s’en servent aussi régulièrement. D’abord, notez que la surréservation ou le surbooking consiste, pour un transporteur aérien, à vendre plus de billets que de places disponibles dans un avion. Cette stratégie repose donc sur le postulat statistique que tous les passagers réservés ne se présenteront pas le jour du vol.
C’est un calcul mathématique qui permet aux compagnies de maximiser leur taux de remplissage et de limiter ainsi les pertes économiques liées aux sièges vides. Ensuite, en règle générale, les compagnies aériennes low cost justifient cette pratique par des raisons économiques. En effet, en moyenne, plus de 15 % des passagers ne se présentent pas aux comptoirs d’enregistrement le jour J. Le surbooking ryanair permet donc de rentabiliser chaque vol en compensant les absences.
Les algorithmes des compagnies calculent alors précisément le nombre de billets supplémentaires à vendre pour optimiser le taux de remplissage des avions sans risquer de trop importants désagréments à l’embarquement. Enfin, il convient de souligner que tout ceci repose sur un cadre légal sans pour autant léser les droits des passagers. En réalité, le surbooking est loin d’être une zone de non-droit.
Même s’il est une pratique autorisée, il demeure strictement encadré, notamment par la réglementation européenne. Les compagnies sont entre autres légalement tenues de proposer des alternatives aux passagers involontairement débarqués. La législation impose en outre des règles claires en termes de réacheminement, de remboursement et de compensation financière.
Quelle est la politique de compensation mise en place par les compagnies européennes ?
La réglementation européenne a mis en place un système précis pour protéger les droits des voyageurs confrontés au surbooking. Par exemple, un transporteur aérien comme Ryanair pratique un système de décote et de barème d’indemnisation. Ainsi, en cas de surréservation, vous devez réclamer vos droits pour obtenir une juste compensation.
Le système de décote et barème d’indemnisation
Le système de décote est un mécanisme standardisé qui permet d’obtenir une compensation financière. Notez bien que les montants varient selon la distance du vol et le temps d’attente. Le calcul des indemnités s’effectue suivant le barème d’indemnisation ci-après :
- 250 euros pour un vol de moins de 1 500 km à partir de 2 heures de retard
- 400 euros pour un vol extracommunautaire de 1500 à 3 500 km ou un vol communautaire de plus de 3 500 km à partir de 3 heures de retard
- 600 euros pour un vol extracommunautaire de plus de 3 500 km à partir de 4 heures de retard
Mais attention, bien qu’en cas de surbooking, la compagnie aérienne soit la seule responsable, elle peut ne pas procéder automatiquement à un dédommagement financier. C’est donc toute l’importance de bien se renseigner sur la politique appliquée par la compagnie clé avant d’acheter ses billets de vol.
Focus sur la politique de Ryanair
Depuis 1985, la compagnie aérienne Ryanair s’est peu à peu installée dans le paysage du transport aérien. Aujourd’hui, elle reste très populaire chez les voyageurs qui recherchent le meilleur rapport qualité/prix pour un voyage d’affaires ou pour du tourisme.
Mais elle est aussi connue pour sa politique tarifaire agressive. Ainsi, en cas de surbooking, Ryanair propose systématiquement des alternatives au dédommagement financier comme le réacheminement sur un vol ultérieur ou le remboursement en bon d’achat.
Quelles sont les démarches pratiques à engager pour obtenir une indemnisation ?
Connaître simplement vos droits ne suffira pas toujours. Encore faut-il savoir les faire valoir efficacement. Pour cela, vous devez engager certaines démarches relativement simples dans les plus brefs délais. En cas de surbooking, conservez précieusement tous vos justificatifs :
- la carte d’embarquement
- les billets
- et les justificatifs de retard
Demandez une attestation à la compagnie afin d’expliquer les raisons du refus d’embarquement. Une fois votre demande d’indemnisation soumise, restez ouvert aux négociations. Surtout, n’acceptez pas immédiatement les premières propositions tant qu’elles ne correspondent pas à ce que vous êtes en état d’attendre d’après le barème d’indemnisation.
Si toutefois la compagnie refuse de vous indemniser, plusieurs recours existent. Vous pouvez saisir l’autorité de régulation aérienne. Aussi, certaines associations de consommateurs et des plateformes de médiation existent pour vous conseiller ou vous accompagner dans vos démarches de réclamation.